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Vendanges x Soft Skills !!

Photo du rédacteur: Gihane TAMIGihane TAMI
C'est par un mal de dos intense, la chaleur écrasante, les bestioles en tout genre, le rythme soutenu et les coupures aux doigts que j'ai pris conscience de la valeur des Soft Skills.

Lorsque j'ai créé Maison des Soft Skills, je savais que je voulais créer de la compétence à travers des expériences. Ma conviction étant, que l'on apprend mieux quand on galère, quand on transpire, quand on se gratte la tête. Cela me rappelle le magnet offert à ma sœur, en souvenir de Grèce "Learning needs struggle"* d' Aristote.


C'est mon mantra.


Consciente de mon envie et de ma conviction, j'avais à cœur d'expérimenter par moi-même avant tout, et c'est ainsi que je me suis lancée pour mes 1ères vendanges. Curieuse et excitée de découvrir ce que j'allais apprendre.


J'ai rencontré Maxime, œnologue et fondateur de la MicroWinerie de Darwin à Bordeaux, alors qu'il recherchait des bénévoles pour les vendanges à venir. J'ai d'abord été séduite par son concept : un chai 100% urbain, des vignes bios, des vignerons du coin, des vendanges à la main; ça matchait côté valeurs et c'était essentiel.


" Learning needs struggle " Aristote

Cela a commencé par un réveil à 5h du matin, pour être sur place à 6h, s'ensuit 1h de route pour aller sur le domaine. Le lever du soleil dans les vignes, c'est un spectacle, que je recommande vivement. Il y a une atmosphère spéciale, comme un tableau vivant. On sent que l'on s'apprête à réaliser quelque chose d'important.


Je vous partage ce que j'ai appris :


🌌L' état d'esprit : le prérequis indispensable à tout apprentissage :

Moi qui suis souvent en posture de meneuse, là, je ne connais rien, ni personne, totale novice, je suis la plus âgée également… j'adore ça !! Je suis dans les meilleures dispositions pour découvrir et apprendre.

Je dois avouer que cela nécessite un certain lâcher prise. En formation soft skills, j'invite toujours les apprenants (souvent des managers) à venir dans un état d'esprit d'ouverture, de celui qui ne sait rien, du nouveau qui découvre, qui débute. Ce n'est pas un exercice facile, surtout quand le travail, le système, les conditionnements et même l'égo nous pousse à prouver en permanence, que l'on est sachant, expert, en contrôle. Si on est animé par un "sois-parfait" ou "sois-fort", on peut avoir du mal à lâcher prise et se mettre en posture de débutant

Je fais ici, référence aux pilotes clandestins** de Eric Berne, qui révèlent nos conditionnements et comment les utiliser en conscience. Moi j'ai un "fais des efforts" très développé, donc je sais que je peux m'appuyer sur ma croyance personnelle que plus c'est dur, plus ça vaut le coup, pour aller au bout de cette aventure.


🪂Le lâcher prise : la clé de l'enseignement :

Pour ce 1er jour, je dois suivre un rythme qui n’est pas le mien, je suis en mode exécution, je fais ce qu’on me dit. Et je veux tester tous les postes : distribuer les caisses vides dans les lignes, remplir les caisses, ramasser les caisses pleines, déposer les caisses dans le camion. C’est tellement satisfaisant, ces grosses grappes de Malbec, qui se détachent toutes seules tellement elles sont lourdes.

Le 2ème jour, nouveau jour, nouvelles parcelles, on s’attaque au Sauvignon blanc, spécialité de la région (cf la photo). Il y a du boulot, plus de caisses qu’hier.  Mais je suis lente, je passe trop de temps à trier les grappes. Cela aussi, nécessite un gros lâcher prise. S’il y a un peu de pourriture, il faut laisser toute la grappe, même si cela représente que 10% ou 15% de la grappe. "On n' est pas là pour faire dans la dentelle". Il est important de mettre de côté ses croyances ou tendances, pour respecter la cadence et les consignes, car il faut remplir les caisses, finir les parcelles, récolter un maximum.

À ce moment-là je fais le parallèle avec la nécessité que nous avons tous, en entreprise, au quotidien de s’adapter à des objectifs imposés, de savoir différencier le principal de l’accessoire, même si l’accessoire nous parait essentiel.

Finalement, c’est savoir se mettre de côté, et se mobiliser pour atteindre l’objectif. On a pas le temps pour les débats « moi, je ferais pas comme ci » et les divergences d'opinions. Cela me rappelle la posture décrite dans l’article sur la gestion de crise, où l’individualité n’est pas valorisée, mais plutôt le « faire avec » pour la bonne exécution de la tâche en question.


🚀La persévérance : porte ouverte vers la connaissance :

Si vous avez lu mes précédents articles, vous savez maintenant que j'érige la persévérance en reine des Soft Skills, celle qui permet toutes les autres (c'est complétement mon driver "fais des efforts" qui parle).

J'ai fini sur les rotules. Un mal de dos comme jamais, à plus pouvoir me baisser, les cuisses lourdes (j'ai dépassé les 200 squats ce jour-là), le corps harassé. Et pourtant, aucune envie de lâcher le sécateur, car la ligne, je veux la terminer.

Imaginez un peu, 3ème jour, les parcelles sont plus longues que les autres. Le terrain est légèrement vallonné ce qui génère une illusion d'optique, et rend les lignes interminables. Et il pleut (bah oui !!). Les gestes sont plus assurés, la technique est acquise, le corps est plus endurant, mais maintenant c'est le mental qui est à rude épreuve.

Il est facile de faire une pause, de laisser quelqu'un d'autre prendre le relais et de se dire, y aura bien quelqu'un pour finir. Or, c'est se priver de la récompense. En effet, il y a une satisfaction incroyable à finir sa ligne, de remplir sa caisse, finalement à réaliser quelque chose jusqu'au bout.

Quand on a la tête dans les projets tunnel à échéance en 2032, on perd très vite la notion de la tâche accomplie : véritable pourvoyeur de dopamine.

Finir, aller au bout, achever, terminer, c'est comme rayer toutes les lignes de sa To do list, ça procure des ressentis de satisfaction, d'accomplissement, d'utilité et d'intégrité (et plus encore) qui sont un carburant essentiel de nos métiers. Ces ressentis, selon moi, sont plus puissants que le repos (mais encore une fois, c'est mon "fais des efforts" qui parle, il m'aide souvent).


Je vous passe la dimension humaine et rencontre, car j'en ferai un article à part entière, notamment, comment un 1to1 avec un inconnu permet de vous aligner😉.


Si cette aventure vous tente, n'hésitez pas à nous contacter pour une session coaching dans les vignes.

C'est par ici :



 

*Proposition de traduction : l'apprentissage nécessité de la difficulté.

** Les 5 Drivers de Eric Berne (1910-1970) psychiatre fondateur de l'analyse transactionnelle.


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