top of page

Quand avez-vous demandé de l'aide pour la dernière fois ?

Photo du rédacteur: Gihane TAMIGihane TAMI

Dernière mise à jour : 21 janv.

Moi c'était il y a quelques jours, et comme d'habitude je vous partage ce que j'ai appris.


Me suis aventurée dans l'inconnu et je suis tombée dans le trou. Littéralement.

Dans le désert de Lahbab aux Emirats, une virée dans le désert qui s’est transformée en leçon de management, et qui m’a donné de quoi réfléchir.


Voici la situation :


"qu'est ce que je suis en train de faire !!!"
"qu'est ce que je suis en train de faire !!!"

Ma 1ère réaction : me débrouiller toute seule, pensant "je n'ai pas le choix" ;

Attitude très orientée solution, je dirais très opérationnelle et dans une énergie très masculine. Attitude que le monde moderne nous pousse à adopter avec cette vieille croyance qu’on doit se débrouiller solo.

Cela peut servir bien sûr, mais ce n’est pas ce réflexe (acquis) qui me permet d'être dans ma zone de génie.

Voyant que je n’y arriverai pas, agenouillée dans le sable tentant de désensabler les roues, j’ai pensé « qu’est-ce que je suis en train de faire !!! ».


Je ne suis pas obligée de faire comme j'ai toujours fait, pour des résultats aléatoires et une dépense d’énergie très importante que je vais mettre des jours à retrouver.

Sans parler du poids émotionnel suite à cette pensée « punaise, on doit vraiment savoir tout faire par nous-même, c’est épuisant !! »



Ma 2ème réaction : demander de l’aide.

Par chance, 2 hommes passent par-là, on ne parle aucune langue en commun et j’essaie d’expliquer la situation, qui par chance, est très évidente.

Ils sont très vite rejoints par 2 autres hommes. Ils sont jeunes, plein d’énergie, d’idées, chacun tente de faire comme il pense être la meilleure option.

Je remarque qu’ils sont dans l’individualité, et assez rapidement l'un se détache du reste du groupe qui l’observe. Il a de l’énergie pour 5 personnes, il va au bout de son idée, et abat un travail monstre. Les 3 autres l’observent car ils semblent ne pas comprendre où il veut aller, ou ne sont pas d’accord (je ne comprends pas ce qu’ils disent).

Je constate que, même si l'intention est bonne, ils ne font qu'empirer la situation et agrandir le trou dans lequel je suis tombée. L’avant de la voiture est maintenant plus enfoncé que jamais.

Ils ont tout essayé : creuser, pousser, tirer…et même dégonfler les pneus arrière (j’ai commencé à paniquer).

Après 1h, ils sont 5 sur la voiture et rien ne va. Les visages sont fermés.

L’un d’entre eux décide d’aller chercher un « ancien » pour aider ; Je l’appelle l’ancien car il a une démarche d’homme assuré, il a des traits plus âgés et il a une démarche de sachant, d’expert.  

Par sa démarche et son attitude, je sais qu’il sait.


Après évaluation de la situation, il fait le tour, intérieur, extérieur, il pose des questions, il a une attitude positive et tout le monde l’écoute.

J’ai pensé à sa place « qu’est-ce que vous mijotez là ? laissez moi faire » ; mais je me trompe.

Il ne crie pas, il a un air amusé, il ne semble pas juger le travail réalisé (en tout cas je ne me sens pas jugée, ni engueulée comme une « gamine »).

Il donne des instructions et les jeunes s'exécutent. Il explique son plan et certains font preuve de proactivité.

La créativité est dingue, l’énergie change, ça bouillonne, ça s’accélère, c’est palpable. Les sourires sont sur tous les visages.

Ils utilisent le cric pour surélever les pneus coincés, disposent une surface solide en dessous comme des branchages arrachés autour et des pierres plates, des 2 côtés de la voiture.

Chacun a une tâche attribuée, et sait à quoi il contribue dans la stratégie globale. Ça joue collectif.

En tout, cela prend 15min.


L'ancien prend le volant, et en 2 secondes il sort la voiture du trou. Tout le monde applaudit, tout le monde a le sourire.

 



 

Sur le coup, j’ai pensé :

-        Quand on demande de l’aide, il faut savoir être patient et laisser faire. J’aurais pu m’agacer voyant la situation s’empirée, mais quand on demande de l’aide, il faut savoir faire confiance. La demande émane d’un sentiment de confiance et d’ouverture et non de peur.

 

-        La motivation et l’énergie d’une personne ne remplace pas l’énergie d’un groupe. Cela ne fait qu’épuiser les bonnes volontés. Une énergie comme celle du jeune homme doit être guidée et canalisée pour être utile et performante, c’est là qu’intervient le management.

 

-        On peut dire ce qu’on veut, on aura toujours besoin d’un chef, d’un leader qui met tout le monde d’accord et qui met en mouvement, pourvu qu’il brille par son attitude positive et le respect du travail fourni (même si le travail n'est pas à la hauteur).

 

-        La bonne attitude et le bon état d’esprit permettent d’apprendre dans toutes les situations ; le fameux « growth mindset » centré sur la leçon et non l’erreur.

 

Combien de fois j’ai pu observer dans mes accompagnements d’entreprise, une culture de l’échec installée, une survalorisation de l’individualité, un manque global de confiance et de recul … alors que l’essentiel est de développer cet état d’esprit positif de vouloir « toujours s’améliorer ».

Encourager l'appel à l'aide, valoriser les expertises, mettre les experts au service du développement des compétences, dans une dynamique positive et d'apprentissage.


Plus que jamais, le management et la culture d’entreprise sont les clés.


 

Echangeons sur vos pratiques et vos enjeux : gihane@maisondessoftskills.fr

21 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page